Quelle association peut-on faire avec ses mots clés (eSPAD, LES JEUDI’s, SOUFFLEUses) ?
§ e comme école
§ S comme Supérieure
§ P comme Professionnelle
§ A comme Art
§ D comme Dramatique = ESPAD
LES JEUDI’s, cela signifie qu’il faut réserver sa soirée le jeudi de 19H à 21H au Centre Pompidou. On se rassure, ce n’est qu’un jeudi dans le mois !
Lors de ces soirées originales, les SOUFFLEURS sont présents pour informer, indiquer où et quand les évènements de la soirée vont se produire …
Le premier Jeudi’s fut un succès, c’est pourquoi en tant qu’ « infiltrée », en d’autres terme en tant que SOUFFLEUse, je me permets de vous faire un petit topo pour tous ceux qui n’aurait pas assisté à cette première soirée de lancement des Jeudi’s 2011.
Depuis environs 6/7 ans, les festivités du Centre Pompidou se font en lien direct avec les œuvres. Les œuvres d’art contemporaines présentes dans le musée sont mises en valeurs car des intervenants d’écoles d’arts se servent de ce qu’elle « renvoient » (le propos de l’œuvre) pour interagir et proposer des performances originales.
Comme les visiteurs avertis ou venus par hasard j’ai assisté à la répétition générale et à la soirée officielle. Nous avons accueillis des élèves talentueux de l’école supérieure professionnelle d’art dramatique de Lille. Et je compte tout autant sur le talent des autres élèves des écoles à venir !
Retour sur trois performances que j’ai pu suivre ! Elles étaient toutes de qualité, mais ce sont celles que je m’apprête à vous décrire que j’ai le plus suivies durant ces soirées.
1. Comment décrypter une œuvre dans un musée ? Les deux performeurs se baladent dans le musée et osent dire tout haut de manière brute ce qu’ils pensent des œuvres. Ils déambulent et débitent des proférations qui attirent le regard des visiteurs intrigués. C’est un couple atypique, deux hommes : le premier est vêtu d’un drôle de costume c’est un gangster, l’autre est vêtu d’une longue robe de soir noire et porte des talons hauts (il titube légèrement). De plus, il est paré d’un accessoire tel qu’un boa noir qui donne un côté excentrique au personnage aux allures de « castafiore » Leur relation de couple tumultueuse est exposé au public, ils circulent au sein des collections tout en se querellant sans cesse, leurs sentiments exacerbés modifient leur rapport à l’œuvre. Ces dernières sont interprétées uniquement par rapport à cette tension passionnée. Leur promenade et leurs querelles aboutissent à une énorme dispute qui est en rapport direct avec une œuvre qu’ils tentent de déchiffrer, les bribes de textes inscrits sur l’œuvre les remuent fortement ! L’œuvre qui s’intitule la logique des liquides est au cœur du débat (rappelons que nous somme dans la salle 3 au 4ème étage/exposition ELLES@POMPIDOU qui correspond à la salle aux œuvres à caractère sexuelles explicite) [autre œuvre Genital Panic]. A chaque répétition de la performance, l’issue est différente et surprenante, entre séparation et réconciliation, ils l’expriment avec une gestuelle qui fait réagir le public. Le public est surpris, attendrit et je peux même ajouter en tant « qu’infiltrée » que certains ont cru que c’était un vrai couple et que le jeune homme vêtu d’une robe était peut-être un transsexuel (bien qu’il possédait une barbe forte apparente !)
Intervenant : David Scatollin et
2. Une autre dispute dans cette même salle s’est produite en alternance avec la performance de la logique des liquides. Nonobstant, c’est un couple classique qui échange à partir d’un texte que je qualifierais de « curieux ». Je me permets de faire cette comparaison, car j’ai lu la pièce qui à mon humble avis est complexe pour une personne peu habituée aux œuvres théâtrales contemporaine. Il s’agit de l’œuvre de Sarah Kane, « Crave » dont la traduction française est « Manque ». Ils tentent de retranscrire par le moyen du face à face, le duel qui s’établit entre les 4 personnages M (Mother/Mère, A (Author/Auteur), C (Child/Enfant) et B ? (je cherche encore !) en une sorte de condensé. Ils reprennent des extraits de la pièce et on peut ressentir la lutte entre les différents personnages qui semblent être les « pensées » ou « consciences » qui échangent des avis contradictoires ou complémentaires. Ce sont deux personnalités de Kane qui sont exploitées. Rencontre particulière de l’œuvre de Sarah Kane entre écho et choc dans l’espace Génital Panic, « chargé d’érotisme ».
Intervenant : Fanny Bayard et Arnaud Agnel
3. Une femme qui visite l’exposition ELLES@POMPIDOU ! Cette femme porte une burka. Elle voit les autres, l’exposition mais les autres ne la voit pas. Erreur ! tout le monde remarque cette femme en burka aux motifs fleuris/colorés totalement en décalage avec la traditionnelle burka de couleur neutre/uni. Sa déambulation s’arrête au sein d’une salle où se trouve l’œuvre de Cristina Iglesias. C’est une structure en osier éclairé par une lumière qui révèle un côté oriental apaisant et exotique de la pièce apportée par l’œuvre. Il rappelle un moucharabié derrière lequel les femmes voient sans être vues. L’œuvre de Cristina Iglesias évoque l’orient, dans une ambiance tamisée on peut tenter de lire ou déchiffrer sur les tapis en osier suspendus (semblables à des tapis volants) l’écriture d’un conte dont les tapis évoquent les pages de « Vathek » un conte arabe. Imprégnée de ces écritures orientales, la femme en burka se dévoile peut à peu. Elle se met à chanter de plus en plus fort. Graduellement, on remarque les effets de l’œuvre sur cette femme qui tente de cacher sa sexualité et de l’annihiler mais c’est le contraire qui se produit ! Se dévoiler se traduit par sa chanson quelque peu grivoise « Les nuits d’une demoiselle » de Colette Renard. Cette performance est très décalée, et très drôle car au fur et à mesure la femme en burka ose danser et évoque sa sexualité de manière libre t naturelle. Elle se libère de sa contraignante « couverture » et finalement se montre à nous autres spectateurs. Une fois dévoilée elle disparait derrière un rideau. FIN
Intervenant : Clémence Azincourt
J’invite d’ores et déjà tous les lecteurs à devenir visiteurs, car il y a de l’animation au Centre Pompidou et cela au sein même des collections ! On peut même dire qu’il y a du bruit, de la musique, des voix puissantes !!! Ça hurle dans les salles, ça gigote dans tous les sens ! Quand tout le monde pense que les musées sont des lieux de silence où les œuvres coupent le sifflet ! Et bien non, on s’exprime parce-que le musée est un lieu de vie et non un lieu austère ou « ascétique » !
Alors voilà le programme des prochaines soirées à ne pas manquer cette fois-ci !
Mlle Charlaine SYLVES, « souffleuse* pigiste ?»
Qu’est-ce qu’un souffleur ou une souffleuse* ?
*Ce n’est pas dans un premier cas un chasse-neige qui propulse la neige au loin, deuxièmement ce n’est pas la technique d’un ouvrier qui travaille le verre à chaud par injection d'air dans notre cas cela se rapproche d’un domaine artistique tel que le théâtre. Au théâtre, il s’agit d’une personne qui, dans un théâtre, est chargée de rappeler leur texte en chuchotant aux acteurs à la mémoire déficiente. La situation muséale fait que les souffleurs sont chargés de rappeler que des évènements particuliers se produisent dans certaines salles du musée… et d’inviter à les découvrir !
C.S
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